La couleur des coquelicots dans le Pacifique Sud Australian War Memorial & Auckland War Memorial Museum
Résumé
Un coquelicot peut-il bâtir des murs, construire l'identité de deux nations et être célébré tous les ans depuis presque un siècle ? Ce n'est ni un proverbe ni une histoire chinoise, mais cela pourrait être l'effet papillon entre une Europe dévastée et un Pacifique Sud qui émerge. L'Australie et la Nouvelle-Zélande ont une histoire « commune » lors de la Grande Guerre. Leurs hommes ont combattu ensemble dans l'Australia-New Zeland Army Corps (ANZAC). L'Australie et la Nouvelle-Zélande sont aussi les deux seuls pays du Pacifique Sud à avoir des musées-mémoriaux dédiés à la guerre 1 : l'Australian War Memorial de Canberra et l'Auckland War Memorial Museum. Ils transforment leur baptême du feu à Gallipoli le 25 avril 1915 en jour commémoratif de tous les combattants aussies ou kiwis sacrifiés. La Première Guerre mondiale est un marqueur identitaire fort pour ces deux pays. Ainsi, analyser ces deux institutions muséales offre une opportunité intéressante : comparer les mêmes évènements vécus par deux nations en construction pour en déceler les carrefours et déviations de leur histoire. Par leur muséographie et leur discours, comment vivent-ils et font-ils revivre l'engagement dans la Grande Guerre ? La genèse et la gestion de leur muséemémorial sont-elles parallèles ? Comment intègrent-ils leurs histoires nationales d'avant 1914 et d'après 1918 ? En somme, le coquelicot du Pacifique Sud aurait-il différentes teintes de rouge ?