L’île de Mayotte (canal du Mozambique), offre une grande diversité de littoraux influencés par son vaste complexe récifo-lagonaire. Ces habitats (plages, platiers coralliens, herbiers, mangroves…) remplissent des fonctions écologiques reconnues : protection contre l’érosion côtière, consommation du CO2 atmosphérique, zone critique de biodiversité. L’impact croissant des activités humaines sur l’île, associé aux évènements sismo-volcaniques récents ayant entrainés une subsidence locale comprise entre 10 et 19 cm depuis mai 2018, conduisent à surveiller l’évolution de ces écosystèmes complexes. Les littoraux, platiers récifaux et petits fonds lagonaires de 3 sites ateliers ont été étudiés simultanément avec (1) des images d’archives et des programmations Pléiades (2) des images Sentinel-2 et (3) des mesures terrain in situ (relevés topographiques, limites d’habitats, photographies). Les informations contenues dans les différents canaux optiques des images satellites multi-dates des capteurs Pléiades et Sentinel-2 entre 2018 et 2021 ont été exploitées puis comparées aux relevés terrain pour réaliser des cartographies des macro-habitats littoraux. La comparaison des variations spatiales des habitats identifiés par classifications supervisées (algorithme Random Forest) ne met pas en évidence des variations majeures suggérant que le système ne semble pas avoir réagi de manière notable à la subsidence et à la montée du niveau marin relatif associé. Cette étude fournit une première évaluation quantitative et multi échelle de la répartition des habitats littoraux pré-subsidence puis durant les 3 ans qui ont suivi cet épisode sismovolcanique. La complémentarité des capteurs Pléiades et Sentinel-2 a été démontrée et suscite un intérêt pour améliorer le suivi et la compréhension des liens existants entre morphologie, composition et distribution des habitats face aux pressions environnementales et anthropiques que connaît Mayotte.